Repasser dans un système de commissions par la compagnie d'assurances est une manière d'éviter la charge administrative lié au paiement de la taxe par un courtier.
En effet, en renonçant à la facturation directe et en l'intégrant dans la prime d'assurances sous forme de commissions, la compagnie d'assurances va calculer la taxe sur les opérations d'assurances sur la nouvelle prime (commissions comprises).
Petit exemple chiffré:
Je perçois actuellement 10 euros par an de facturation directe au client pour un contrat PJ sans véhicule de 100 euros avec 0% de commissions. Le client paie une prime brute (avec taxes) de 109,25 euros (le taux de taxe est de 9,25%)
Je repasse en mode "commissions" en modifiant le taux de commissions sur le contrat à 10%. Je vais donc percevoir la même rémunération (10%x100 euros = 10 euros) de la compagnie. Le client va payer une prime brute après taxe de 110 x (1+9,25%) = 120,175 euros, soit une augmentation de 10 euros + la taxe sur les opérations d'assurances sur ces 10 euros, soit une augmentation de 10,925 euros.
Si le courtier maintient sa facturation directe, il devrait payer 0,925 euros de taxes à l'administration et donc les répercuter sur son client en augmentant sa facturation directe à 10,925 euros. Il devra toutefois supporter le coût administratif de la gestion de la taxe sur les opérations d'assurances (alors que, pour la compagnie, son système de gestion doit de toute façon la gérer). Il risque donc de devoir répercuter un montant légèrement supérieur (11 euros) pour financer ce surcoût administratif. Remarque annexe: il ne faut pas oublier qu'une facturation propre entraîne aussi des coûts administratifs relatifs à l'encaissement. Nous en profitons pour attirer votre attention sur les changements législatifs qui ont eu lieu en 2023 concernant le recouvrement de créances à l'amiable pour les consommateurs qui ont durci les critères pour procéder à un tel recouvrement.
Il est important que chaque courtier fasse son analyse individuelle en mettant en balance le coût administratif supplémentaire et le gain d'indépendance qu'un modèle sans commissions permet. Cette indépendance se traduit notamment par la possibilité de plus facilement adapter ses propres tarifs facturés aux clients (et donc ne pas être dépendant de l'évolution des prix des primes d'assurances) et de ne pas être mis sous pression par les politiques de commission des compagnies d'assurances.